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 Traité de démonialité

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Max_Lord
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Max_Lord


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MessageSujet: Traité de démonialité   Traité de démonialité EmptySam 12 Fév à 7:13

Preuve de la Démonialité


SOMMAIRE

1. Distinction à établir dans la preuve du crime de Démonialité.

2. Indices servant à prouver le commerce d'une Sorcière avec le Diable.

3. Pour la preuve absolue, l'aveu du Sorcier lui-même est indispensable.

4. Histoire d'une nonne qui entretenait des relations avec un Incube.

5. Si l'accusation s'appuie sur des récits de témoins
oculaires, on peut recourir à la torture.




1. En ce qui touche la preuve de ce crime, il faut distinguer l'espèce de Démonialité : à savoir celle qui se pratique entre Sorcières ou Sorciers et le Diable, d'une part, et d'autre part, celle que d'autres personnes pratiquent avec des Incubes.

2. Quant à la première, étant prouvé le pacte fait avec le Diable, la Démonialité se trouve par là même prouvée ; car le but des Sorcières, aussi bien que des Sorciers , dans leurs sabbats nocturnes, après les festins et les danses, est le commerce infâme dont il s'agit : autrement, il ne peut exister aucun témoin de ce crime, parce que le Diable, qui est visible pour la Sorcière, se dérobe aux yeux des autres. Quelquefois, il est vrai, des femmes ont été vues dans les forêts, dans les champs, dans les bocages, couchées sur le dos.

En pareil cas la présomption du crime de Démonialité serait très forte, pourvu qu'il existât d'ailleurs d'autres indices ; et je croirais qu'un tel acte, suffisamment prouvé par témoins, autoriserait le Juge à employer la Torture pour connaître la vérité ; surtout si, peu après cet acte, on avait vu s'élever de la femme comme une fumée noire, et alors la femme se redresser, comme l'écrit Guaccius ; car dans cette fumée ou cette ombre on pourrait voir le Démon lui même, si comme il est arrivé plus d'une fois au rapport du même auteur, on a vu une femme, lequel l'acte fini, disparaît tout à coup.

3. Du reste, pour prouver d'une manière concluante qu'un homme est un sorcier ou une femme une Sorcière, il faut avoir obtenu son propre aveu : car il ne peut exister de ce fait aucun témoin, si ce n'est peut être d'autres sorciers qui déposent au procès contre leurs complices ; mais par cela même qu'ils sont associés dans le crime, leur dire n'est pas concluant et ne suffit pas pour autoriser la torture. Il faudrait pour cela qu'il y'eût d'autres indices, comme par exemple le cachet du Diable imprimé sur leur corps, ou qu'après perquisition faite dans leurs maisons, on eût trouvé des signes et des instruments de l'art diabolique, tels que des os de morts et surtout un crâne ; des cheveux artistiquement arrangés ; des noeuds de plumes embrouillées, des ailes, ou des pieds, ou des ossements de chauve souris, de crapauds, de serpents ; des sortes de graines, des figures en cire, des vases remplis de poudre, ou de d'huile, ou d'onguents inconnus, etc..., comme on découvrent ordinairement les Juges qui, sur une accusation de ce genre portée contre des Sorciers, procèdent à leur arrestation et à une visite domiciliaire.

4. Quant à la preuve du commerce avec un Incube, la difficulté est la même ; car l'Incube, tout aussi bien que les Diables, se rend quand il le veut invisible à tout autre qu'à sa maitresse. Cependant, il arrive encore plus d'une fois aux incubes de se laisser surprendre, tantôt sous une forme, tantôt sous une autre, en flagrant délit de cohabitation charnelle avec les femmes.

Dans un monastère, il y'avait une Nonne, laquelle, à propos de riens, comme c'est l'habitude des femmes, et surtout des Religieuses, s'était brouillée avec une autre Nonne qui occupait la cellule contiguë à la sienne. Celle ci, fine mouche, s'étant mise à épier tous les pas et démarches de son ennemie, remarqua plusieurs jours de suite, pendant l'été, qu'au lieu de se promener avec les autres dans le jardin au sortir de la table, elle s'éloignait pour se retirer dans sa chambre, dont elle fermait la porte à double tour. Vivement intriguée, notre observatrice voulut savoir ce qu'elle pouvait bien faire tout ce temps là, et dans ce but, elle s'enferma de son coté dans sa cellule. Bientôt, elle entendit comme deux personnes qui parlaient ensemble à voix basse ; puis certain bruit de frottement, des craquements de lit, des gemissements, des soupirs ; c'en etait assez pour surexiter sa curiosité : elle redoubla d'attention, afin de savoir qui était dans la cellule. Mais, comme par trois fois elle n'en vit sortir que la Nonne son ennemie, elle soupçonna qu'un homme s'y était secrètement introduit, et qu'elle l'y tenait caché. Alors elle rapporta la chose à l'Abesse qui, après avoir pris conseil de personnes discrètes, voulut entendre les bruits et observer les indices qu'on lui dénonçait, de peur d'agir précipitament et sans réflexion. En conséquence, l'Abbesse et ses affidées se postèrent dans la chambre de l'observatrice, d'où elles entendirent parfaitement les voix et autres bruits signalés. On fit une enquête pour s'assurer qu'aucune des Religieuses ne pouvait être enfermée avec l'autre dans la cellule fermée, où elles frappèrent à plusieurs reprises, mais en vain : la Nonne ne voulait ni répondre, n ouvrir. L'Abbesse dut la menacer de faire enfoncer la porte, et ordonna même à une soeur onverse de l'attaquer avec un levier. Sur cette menace, la Nonne ouvrit sa porte, perquisition faite, on ne trouva rien. On l'interrogea : avec qui parlait elle ? pourquoi ces craquements de lit, ces soupirs, etc.. ? elle nia tout.

Enfin, comme le manége continuait de plus belle, la Nonne rivale devenue plus attentive, plus curieuse que jamais, imagina de faire un trou à la cloison, de manière à voir ce qui se passait dans la cellule ; et que vit elle ? un élégant jouvenceau couché avec la Religieuse. Les autres Nonnes vinrent à la suite, à qui elle fit voir même chose. L'accusation fut bientôt portée devant l'Evêque : la Nonne coupable voulait tout nier encore, mais, effrayée par la menace de la torture, elle finit par avouer qu'elle avait eu commerce avec un Incube.

5. Lors donc qu'il existe des indices de la nature de ceux qui viennent d'être relatés, il y'aurait lieu, après un rigoureux examen, à prononcer la mise en accusation ; toutefois, à défaut de l'accusée, le délit ne doit pas être considéré comme pleinement prouvé, lors même que le congrès serait attesté par des témoins occulaires, car il arrive parfois que le Diable, afin de perdre une innocente, simule ce congrès par quelque apparence fantastique. C'est pourquoi le Juge Ecclésiastique doit, en pareil cas, ne s'en rapporter qu'à ses propres yeux.

Peines

Quand aux peines afférentes à la Démonialité, aucune loi civile ni canonique, que je sache, n'edicte de peine contre un crime de ce genre. Cependant, comme un tel crime suppose pacte et société avec le Démon, apostasie de la foi, sans parler des maléfices et autres scéleratesses en nombre presque infini que commettent les Sorciers, il est puni régulièrement, hors d'Italie, de la hart et du feu. Mais, en Italie, il est très rare que les Inquisiteurs livrent ces malheureux au bras séculier.




Notice Biographique (1)

Le père Louis Marie Sinistrari, de l'Ordre des Mineurs Réformés de l'étroite Observance de Saint François, naquit à Ameno, petite ville du district de Saint Jules, dans le diocèse de Novare, le 26 Février 1622. Il reçut une éducation libérale et fit ses humanités à Pavie, où il entra, en 1647, dans l'ordre des Franciscains.

Se consacrant alors à l'enseignement, il fut d'abord professeur de philosophie ; puis il enseigna dans la même ville la Théologie pendant quinze années consécutives, au milieu d'un concours d'étudiants que sa réputation avait attirés de tous les pays de l'Europe. Ses prédications dans les principales villes de l'Italie, en même temps qu'elles firent son éloquence, produisirent pour la piété d'excellents résultats.

Egalement cher au Siècle et à la Religion, il avait reçu de la nature les dons les plus brillants : stature carée, haute taille, conversation agréable et pleine de saillies mais ce qui était plus précieux, il possédait les dons de grâce, qui lui faisait supporter avec une résignation invincible les attaques d'une maladie arthritique à laquelle il était sujet ; remarquable d'ailleurs par son humilité, sa candeur et sa soumission absolue aux règles de son ordre.

Homme de toutes sciences, il avait appris sans maître les langues étrangères, et souvent, dans les Comices généraux de son Ordre, tenus à Rome, il soutint des thèses publiques de Ommi Scibili. Totefois, il s'adonna plus particulièrement à l'étude des Droits Civil et Canonique. Il occupa à Rome le poste de Consulteur au Tribunal suprême de la Sainte Inquisition ; fut pendant près de deux ans Vicaire Général de l'Archevêque de Milan. En 1688, chargé par les Comices généraux des Franciscains de compiler les statuts de l'Ordre, il s'acquitta de cette tâche dans son traité Practica criminalis Minorum illustrata. Il mourut l'an de grâce 1701, le 6 mars, à l'age de soixante dix neuf ans.

(1) Cette notice est extraite du tome 1er des Oeuvres complètes du P.Sinistrari ( Romae, 1753 ).
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