L'initiation Magique de Pharaon

Venez découvrir à travers ce conte romancé quelque chose de bien plus profond, voyagez vers l'égypte ancienne et venez retrouver la Haute magie Egyptienne à travers l'anecdote.


Ce soir encore, le crépuscule a été court, mais éblouissant de rouge au dessus du grand désert d'Egypte, de l'autre côté du Nil, vers les sombres vallées des sépulcres royaux de la nécropole de Thèbes.

Le jeune Kamès, fils aîné du roi Sekenenrê Taâ, contemple avec une certaine appréhension la fuite du dieu solaire au loin, alors que, de l'orient, le ciel se recouvre de son drap noir piqueté des âmes des défunts.


Demain, avant le lever du soleil, le grand Prêtre viendra le chercher. Car aujourd'hui, à l'heure où le soleil était le plus haut dans le ciel, son père, le Pharaon Sekenenrê Taâ a été assassiné, dans le temple même de Louxor où il se rendait pour accomplir ses dévotions à Amon Ra.

Les assassins de son père, au nombre de trois, étaient des envoyés du roi Apophis, de la tribu des Hyksos, peuple venu de l'est, de l'autre côté de la mer rouge, et qui règne sur la Basse Egypte. Un seul d'entre eux a pu être capturé, le jeune Jubelo, prêtre royal ambitieux et avide, que ses complices avaient abandonné dans leur fuite.



Ce jeune prêtre s'était laissé convaincre par l'or des envoyés d'Apophis, et avait introduit les criminels dans le temple, où ils avaient attendu le passage du Pharaon.

Leur objectif n'était pas tant de tuer le roi, mais plutôt de le convaincre de livrer le rituel secret de l'initiation magique du Pharaon, que ne connaissaient pas les Hyksos, et dont le roi Apophis avait besoin pour asseoir définitivement son pouvoir sur les deux Egyptes.

Mais le roi Sekenenrê Taâ s'était défendu, et les bandits lui avaient porté des coups mortels : trois coups au visage et au haut du corps l'avaient laissé gisant sans vie. Puis, ils ont emporté le corps, pour dissimuler leur forfait, mais les traces de sang sur le sol de pierre du temple sacré ont porté témoignage du meurtre.

Avant de s'en prendre au roi, les traîtres avaient également torturé à mort les deux Grands Prêtres du temple, ceux qui seuls partageaient avec le roi les secrets du rite d'intronisation du Pharaon.

Sans doute n'avaient-ils pas eu plus de succès, et s'en étaient-ils pris en dernière extrémité au roi lui-même.

Toujours est-il que le roi était mort, ainsi que les deux Grands Prêtre du temple, et qu'il ne restait personne pour livrer au jeune Kamès les secrets de l'initiation.

Il lui faudrait pourtant, demain, rétablir l'équilibre universel de la Lumière et des Ténèbres, rétablir ce que les égyptiens nomment le "Ma'at", qui symbolise l'union et l'équilibre des trois pouvoirs de la création, la science, l'art et la spiritualité.

La nuit fut courte, et le jeune Kamès suivit le prêtre jusqu'au temple funeste. Ils pénétrèrent ensemble dans la salle sacrée, où se trouvaient les autres prêtres qui allaient participer à la cérémonie, après avoir suivi le rite de progression vers la salle obscure.

Dans les parfums d'encens, les faibles lueurs des flambeaux, le jeune Kamès distingua à peine, dans un décor sobre, la présence de deux sarcophages sur le sol. Mais il savait que, contrairement à l'habitude, un de ces sarcophage contenait un homme, encore en vie, et qui allait prendre part de manière funeste à la cérémonie. Le jeune prêtre félon et assassin de son père, Jubelo, avait été enfermé encore vivant dans un sarcophage blanc, sans aucune inscription.

Puis les lumières s'éteignirent, et des prêtres se saisirent du jeune Kamès pour le placer dans l'autre sarcophage, et poser un linceul au dessus de son corps.

La cérémonie se poursuivit par la légende d'Osiris, accompagnée des mélopées des prêtres et des battements insidieux des tambours, qui faisaient perdre au jeune Kamès toute notion du temps, et l'invitaient à s'évader de la salle obscure pour revivre la bataille qu'Osiris, le dieu Lumière livra à Seth, dieu des Ténèbres, et qu'il paya de sa vie.

Le fils d'Osiris, le dieu Horus à tête de faucon, engendré de façon magique par sa mère Isis après la mort de son père, se lança alors à la poursuite du meurtrier pour venger son père.

Victorieux de Seth, il rétablissait l'équilibre rompu de la lumière et des ténèbres, et redonnait la vie dans toute la vallée du Nil, endeuillée par la mort d'Osiris.

Lui, Kamès, était maintenant l'Horus vengeur, qui poursuivait les meurtriers de son père, dont le jeune prêtre Jubelo, qui avait l'honneur de participer à la cérémonie, pour y tenir le rôle de l'assassin, et pour, bien sûr, y perdre la vie.

Alors que les conteurs venaient d'achever la légende, le jeune Kamès sentit le sarcophage se redresser, le linceul tomber à ses pieds, et il se retrouva debout, au milieu de la chambre obscure, dans le noir et le silence les plus complets.

Alors, faiblement, puis en s'amplifiant, le murmure des prêtres le firent revenir des mondes magiques dans lesquels il avait voyagé.

Puis, au moment où la rumeur devenait la plus puissante, une pierre se déplaça dans le toit du temple, au dessus de la salle sacrée, et un rayon du soleil au zénith vint toucher le nouveau roi, le baignant de lumière et de chaleur, seul au milieu de la chambre obscure.

Le roi, descendant d'Osiris, incarnant Horus, était à nouveau béni du dieu Amon Ra.

Les deux nouveaux Grands Prêtres, seuls témoins de ce miracle de la victoire de la Lumière sur les Ténèbres, accueillirent le nouveau roi par une nouvelle phrase rituelle, par défaut d'avoir jamais eu connaissance du secret à jamais perdu :

"Grand est le maître du Ma'at, grand est l'esprit du Ma'at",

soit, en langue ancienne des égyptiens :

"Ma'at neb men aa, Ma'at ba aa".
D'après une étude extraordinaire à la recherche des secrets oubliés de la Franc-Maçonnerie, publiée par les britanniques Christopher KNIGHT et Robert LOMAS, sous le titre de "La Clé d'Hiram".***